Avant toutes choses, il est important
de se poser les questions essentielles, à savoir:
- Est-il nécessaire de croire en Dieu ?
- Que savons-nous de la vie de Jésus ?
- Le Christ va-t-il revenir parmi les hommes ?
La première pose la question de la Foi.
Tous ceux qui croient en Dieu n'ont pas besoin de preuves scientifiques
de son existence. Le fait que des milliards d'êtres humains croient
en Dieu, quel que soit le nom qu'ils lui attribuent, est déjà
une réalité concrète.
Ce qui fait douter certains de la réalité de Dieu, c'est sa nature
invisible. Or, comment mesure-t-on ce qui est invisible à nos yeux
d'humains, tels que l'air ou le gaz ? Par ses effets, disent les
scientifiques. L'air se manifeste par la puissance du vent : on
peut voir ses effets dans un tourbillon de feuilles mortes ou dans
les arabesques décrites par une plume qui vole. Le gaz se manifeste
par son odeur et l'on constate ses effets dans la flamme qui s'allume.
C'est également valable pour la Divinité : invisible à nos yeux
d’humains, elle se manifeste par la Foi et l'on peut voir ses effets
dans la joie intérieure, la paix du cœur et l'amour du prochain.
La plupart des personnes, religieuses ou non, qui croient en Dieu
ont une aura différente de celles des non croyants. Elles sont
généralement plus enthousiastes, plus positives. Elles ont dans
le regard cette sorte de lumière qui émane d'elles, une bonté naturelle
et une prédisposition à aider, secourir, consoler, que n'ont pas
forcément les personnes athées. Elles ont pris conscience de la
compassion naturelle qui relie les êtres humains, de la nécessité
de la solidarité, de cette Unité à laquelle tout le monde aspire,
consciemment ou pas.
Plus il y a d'unité et plus Dieu se manifeste, soit individuellement
soit collectivement. Sa force est décuplée lorsque plusieurs personnes
prient ou chantent ensemble sincèrement. C’est pour cette raison
que les chrétiens évangéliques connaissent depuis quelques dizaines
d’années une croissance exceptionnelle. Les jeunes, en particulier,
parviennent plus facilement à y puiser la force spirituelle et
à y renforcer leur foi. Non que les chrétiens catholiques n’y parviennent
pas, mais ils se sentent moins à l’aise dans le cadre souvent rigide
et froid de l’église, où les chants sont plus classiques et moins
réjouissants.
A l’inverse, moins il y a d’unité et moins l’amour y est présent.
Récemment, un journal périodique (Courrier international) a mené
une vaste enquête sur les diverses religions afin de faire le point
sur leur nombre de fidèles, leurs pratiques, l’évolution de chacune
dans ce monde en pleine mutation. Ainsi, l'enquête a pu livrer
quelques statistiques intéressantes, comme le net recul des catholiques
ou la progression des assemblées évangéliques. Afin d’être impartiale,
cette étude tenait également compte des athées.
L’un des journalistes enquêteurs avait participé à trois rassemblements
et rendait compte de son expérience. Il avait commencé par un concert
de louanges du Renouveau Charismatique Catholique, où il avait
noté beaucoup de chaleur humaine et de joie partagée. Puis, sans
transition, il avait assisté à une réunion d’athées, où un conférencier
exposait ses théories et ouvrait le débat avec les participants.
Le journaliste rendait compte dans ses notes de l’aspect culturel
et sociologique des questions débattues lors de cette réunion,
mais il reconnaissait s’y être ennuyé à cause des joutes oratoires
entre les participants (qui n’arrivaient jamais à se mettre d’accord)
et à cause de l’ambiance qui régnait au sein de cette assemblée
qui ne dépassait pas les cent personnes. Aussi avait-il apprécié
sa troisième enquête, un concert de louanges avec plusieurs groupes
de musique, qui réunissait des milliers d’adorateurs, où il avait
pu danser et chanter lui aussi, gagné par l’ambiance chaleureuse
et festive de cette assemblée de chrétiens évangéliques.
Par cet exemple, on peut se rendre compte de la différence qui
existe entre ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas.
De toute évidence, les athées ne peuvent parvenir à se mettre d’accord
entre eux et grandir en nombre car ils ont l’esprit de division.
Les assemblées de chrétiens charismatiques ou évangéliques trouvent
leur unité grâce à la musique et à l’esprit fraternel qui les réunissent.
Sans cet amour unificateur, l’esprit de division est plus fort.
Le proverbe « Diviser pour mieux régner » a, semble-t-il, inspiré
beaucoup d’hommes de pouvoir au cours des siècles et a généré
la plupart des guerres. Il est intéressant de constater que le
préfixe dia, que l’on trouve dans « diagonale », « diamètre »
ou « diaspora » et qui a pour sens général séparer et diviser,
figure également dans le mot « diable ».
Qu’il existe ou pas, ce personnage mythique a un nom qui reflète
bien cet esprit de division qui est à l’origine de bien de malheurs
sur Terre. Tout ce qui vise à séparer, à éloigner ou à diviser
est bel et bien le fait de ce que l’on peut nommer « les forces
des ténèbres » ou les « les forces de l’ombre ».
Puisque nous vivons dans le monde de la dualité, nous sommes confrontés
à cette bataille entre « les forces des ténèbres » et « les forces
de la Lumière », en nous et autour de nous. L’homme n’est ni bon
ni mauvais, il est bon ET mauvais à la fois. En lui s’agitent toutes
sortes d’émotions, de désirs et de pulsions qu’il peine à conscientiser
et à maîtriser. Et s’il est tentant de céder à la négativité et
aux pulsions archaïques en niant l’existence de Dieu, cela ne dure
jamais très longtemps car la vie nous ramène tôt ou tard à reconnaître
nos erreurs et à rectifier notre tir. D’ailleurs, il est intéressant
de réaliser que le mot « péché » vient de l’hébreu chatah qui signifie
« mal viser »1 . Cela nous invite à reconsidérer cette notion de
péché et à éviter de culpabiliser à outrance.
De toute évidence, l’ignorance ou le rejet de la Divinité n’est
pas fait pour faciliter l’existence dans ce bas monde puisque l’on
paye tôt ou tard pour les erreurs ou les fautes commises. Mais
ce n’est certes pas Dieu qui présente l’addition : de toute évidence,
le Très Haut a laissé à l’homme le libre arbitre, non pas par fatalisme
ou par défi mais par… compassion. Dieu a tellement d’Amour à donner
à ses créatures et à ses créations qu’il n’a jamais voulu leur
imposer quoi que ce soit. C’est la plus haute conception de l’Amour
: l’Amour inconditionnel.
Dès lors, chacun peut choisir son camp : l’Unité et les « les forces
de la Lumière » ou la division et « les forces des ténèbres ».
J’ai connu autrefois un homme qui ne croyait en rien, qui noircissait
en permanence le monde dans lequel il vivait et cultivait la négativité
dans le moindre de ses actes. Comme il était doué pour le dessin,
je lui avais suggéré de présenter ses œuvres à des éditeurs. Mais
il ne voulait pas faire de concessions et, comme la majorité de
ses dessins étaient en noir et blanc et plutôt lugubres, il essuyait
refus sur refus. Quelques années plus tard, je le croisai de nouveau
dans la capitale. Il m’invita à boire un thé chez lui et, malgré
son air sombre, je le suivis. Quand on arriva au pied de son immeuble
dans ce quartier malfamé, je songeai déjà à faire demi-tour. L’appartement
sordide dans lequel il vivait exhalait des odeurs acres, quelques
vêtements sales et des revues jonchaient le sol, mais il parvint
à trouver de quoi faire un thé. Quand je lui demandais comment
il gagnait sa vie, il m’avoua qu’il était pratiquement à la rue,
criblé de dettes à cause de l’héroïne qu’il consommait régulièrement,
et en très mauvaise santé. Lorsque je lui dis : « Mais comment
en es-tu arrivé là ? » Il me répondit : « J’ai fait un pacte avec
Satan ».
Et il me montra un dessin au fusain, une tête de bouc hideuse sur
laquelle on pouvait distinguer des taches de sang séchées. « Et
j’ai signé avec mon sang ! » Me précisa-t-il. Quelques minutes
après, je terminai à la hâte ma tasse de thé et je pris congé de
lui.
C’est un ami commun qui m’apprit, quelques semaines après ma visite,
son décès par overdose. Un suicide, officiellement. Mais pour ma
part, je savais qu’il y avait été poussé…
A la lecture de ce qui précède, certains lecteurs refermeront
ce livre en pensant qu’il est écrit avec un esprit empreint de
croyances et de superstitions. Je les rassure, il n’en est rien.
Tout ce que j’avance et tout ce que je décris dans cet ouvrage
est le fruit de mes propres expériences, de mon vécu et de mes
profondes convictions. Dans le monde invisible qui nous entoure,
les « forces des ténèbres » sont légions. Comme à l’époque de Jésus,
les cas de possessions et de démons qui influencent les esprits
des hommes sont nombreux.
Loin de moi l’idée d’effrayer le lecteur,
je souhaite simplement lui faire prendre conscience de l’influence
qu’ont ces « forces des ténèbres » dans sa vie de tous les jours.
Et, grâce à la force de l’Amour et à puissance de la Foi, d’apprendre
à les maîtriser, à les dominer, afin de vivre une existence satisfaisante,
harmonieuse et heureuse. C’est la promesse de Jésus-Christ, le
Salut dont il a parlé de son vivant. Évangile vient du mot grec
ευαγγελιον qui signifie « bonne nouvelle ». Cette bonne nouvelle
dit que Jésus est le Messie (Actes 5:42) et que, par la Foi, tout
être humain peut accéder au salut éternel après sa mort physique.
Puisque nous aurons l’occasion de revenir sur la notion de Salut
tout au long de cet ouvrage, penchons-nous sur la seconde question
:
Que savons-nous de la vie de Jésus ?
Ce que la majorité des êtres humains ont retenu de la vie de Jésus,
c’est la fin de son ministère, les trois années où il a formé
son cercle de disciples, enseigné et fait de nombreux miracles.
Pourtant, si l’on s’en tient à ce qui est relaté dans les Evangiles,
il a commencé très tôt à manifester des signes de maturité spirituelle.
« Quant à l'enfant, il grandissait et se fortifiait, tout rempli
de sagesse, et la faveur de Dieu était sur lui. » (Luc 2-40)
Plus loin, il est écrit qu’à l’âge de douze ans : « le jeune Jésus
resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent. » Ils
le cherchèrent partout et au bout de trois jours, ils le « retrouvèrent
dans le temple, assis au milieu des maîtres, à les écouter et à
les interroger. Tous ceux qui l'entendaient s’extasiaient sur l’intelligence
de ses réponses. » (Luc 2-47). Quand Marie lui fait remarquer qu’elle
et son père le cherchaient, angoissés, Jésus répond : « Pourquoi
donc me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être chez
mon Père? »2. Comme sa mère ne semble pas comprendre, Jésus « descendit
avec eux pour aller à Nazareth ; il leur était soumis. » (Luc 2-51).
On sait que Jésus était respectueux des textes bibliques et qu’il
mettait en pratique le cinquième commandement : « Honore ton père
et ta mère » (Deutéronome 5:16). Jésus a-t-il alors compris que
cette maturité spirituelle était susceptible de jeter le trouble
dans sa relation avec ses parents, qu’il souhaitait la plus harmonieuse
possible ?
Quoi qu’il en fut, avec ces versets de Luc se clôt la première
partie de la vie de Jésus qui « progressait en sagesse et en taille,
et en faveur auprès de Dieu et auprès des hommes » (Luc 2-52).
Et puis, il y a ce « blanc » immense, mystérieux, entre le moment
où il « progresse en sagesse » et celui où il réapparaît, à vingt
neuf ans, devant Jean le Baptiste pour son baptême dans le Jourdain.
Qu’a-t-il fait pendant ces quelques dix-huit années ? Qu’a-t-il
appris et surtout qu’a-t-il expérimenté pour qu’il parvienne à
ce degré de maturité spirituelle où le Baptiste, voyant ses lumineuses
émanations et son charisme, lui dira:
« C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi et c’est toi qui
viens à moi ? » (Matthieu 3-13).
L’épisode du désert et des trois tentations qui suivent de près
ce baptême dans le Jourdain suffit-il à expliquer la subite évolution
qui le transforme soudain en divin berger ? Ou ces retrouvailles
avec Jean le Baptiste sont-elles le point d’orgue d’une lente progression
spirituelle, d’une initiation progressive dont le but est sa divine
mission ? A cela il est difficile de répondre puisque nous n’avons
aucun témoignage de cette époque.
Mais il est clair que tout se passe comme si ces retrouvailles
étaient en quelque sorte « programmées » d’avance. On le comprend
mieux lorsqu’on lit dans l’évangile de Jean ce passage du baptême
dans le Jourdain :
« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ;
il vient après moi et je ne suis pas digne de dénouer la lanière
de sa sandale » (Jean 1-27). Si Jean le Baptiste n’avait jamais
vu Jésus, et surtout s’il n’avait pas été informé de sa prochaine
venue, il n’aurait sans doute pas prononcé ces paroles. En a-t-il
été informé par l’un des ses disciples ou a-t-il été prévenu «
en songe » comme l’on disait à l’époque, ce que l’on traduit de
nos jours par « en canal » (en anglais channeling) ?
De toute évidence, entre le moment où Jésus décide d’être « soumis
» à ses parents et ses retrouvailles avec le Baptiste, il a continué
de « progresser en sagesse » afin de se préparer à cet instant
solennel qui marquait le début de son Ministère. Parvenu à l’âge
adulte, Jésus a certainement continué d’étudier et de fréquenter
le Temple, de discourir sur les textes religieux avec les maîtres,
de rencontrer d’autres communautés religieuses comme celle des
Esseniens 3.
Ainsi, sa vie spirituelle
s’est enrichie d’année en année, d’expérience en expérience, d’initiation
en initiation.
Mais ce qui est probable c’est que Jésus l’homme a du certainement
vivre, comme tout jeune homme de son époque, les différentes phases
de l’existence humaine. Dans ce monde de l’incarnation, a-t-il
pu échapper aux souffrances de la maladie, aux douleurs des séparations,
aux blessures des amours déçues ?
Il n’est pas vain – ni sacrilège non plus – de se poser la question
de la nature de ses relations affectives. Si Jésus l’homme a aimé
une femme, ou plusieurs comme tout jeune homme de son époque, pourquoi
aurait-il évité de faire l’amour avec elle ? Et quand bien même
sa mission divine lui intimait de ne point se lier, pourquoi aurait-il
vécu une vie d’ascèse complète alors qu’il était certainement un
très bel homme ? En outre, ne fait-il pas preuve d’une grande connaissance
de la nature féminine lorsqu’il s’adresse à la femme adultère ?
Après avoir répondu aux hommes qui voulaient, selon la loi de Moïse,
la lapider « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette
la première pierre », Jésus se tourne vers elle et dit "Moi
non plus, je ne te condamne pas : va, et désormais ne pèche plus.
» Une telle maîtrise des émotions, une telle sérénité face aux
situations qui réclamaient de lui fermeté dans les propos et dignité
dans les actes, ne s’acquiert pas du jour au lendemain.
De la même façon, quand il rencontre Marie-Madeleine près du puits
et que ses disciples s’étonnent qu’il lui parle (la loi de Moïse
interdisait aux hommes de s’adresser à des femmes dans la rue)
Jésus lui commande : « Donne-moi à boire ». Et lorsqu’il lui dit
qu’elle a eu cinq maris, Marie-Madeleine répond qu’il est un prophète
parce qu’elle sait que Jésus a lu en elle ces informations sur
sa vie intime. Lui aurait-il parlé différemment s’il n’avait jamais
connu de femme ?
Maintenant, il est fort possible qu’il n’ait pas eu besoin de
connaître physiquement les femmes pour en appréhender toute leur
dimension humaine, affective et amoureuse. Spirituellement et vibratoirement
plus élevé que la plupart d’entre elles, il ne pouvait pas envisager
une union charnelle sans perdre tout l’acquis de son aspect divin.
Comme le souligne Benoît A. Dumas :
"Voici pourquoi. Jésus, dont l’humanité côtoie Dieu, dont la nature
humaine est prise dans et assumée par la personne divine du Verbe
et Fils de Dieu créateur, ne se situe pas comme un homme quelconque
vis à vis de la femme, image féminine de Dieu. Celle-ci n’est pas
son complément adorable et chemin vers une plénitude, car de cette
plénitude il est déjà porteur. Jésus, personne humano-divine abrite
éminemment en lui toutes perfections humaines, aussi bien féminines
que masculines, et nulle parmi les créatures, ses créatures, n’allume
en lui un feu divin, dont il est l’incendiaire."
D’ailleurs, aucun livre ne fait mention d’une vie amoureuse de
Jésus. Même dans le Livre d’Urantia, où il est écrit :
« Il était un des premiers jeunes hommes de la ville et très considéré
par la plupart des jeunes femmes. Puisque Jésus était un si merveilleux
exemple de vigueur physique et intellectuelle masculine, et vu
sa réputation comme guide spirituel, il n'était pas étrange que
Rébecca, la fille aînée d'Ezra, un riche marchand et négociant
de Nazareth, découvrît qu'elle devenait lentement amoureuse de
ce fils de Joseph. (P.1402 - §3)
Il expliqua qu'il n'était pas libre d'avoir, avec une femme, d'autres
relations que celle de simple considération fraternelle et de pure
amitié. (P.1403 - §4)
L'histoire de l'amour de Rébecca pour Jésus se répandit à Nazareth
et plus tard à Capharnaüm. De la sorte, et bien qu'au cours des
années qui suivirent, beaucoup de femmes se fussent mises à aimer
Jésus tout comme les hommes l'aimaient, il n'eut jamais plus à
refuser l'offre personnelle de la dévotion d'une autre femme de
bien. À partir de ce moment, l'affection humaine pour Jésus participa
davantage de la nature d'une considération respectueuse et adoratrice.
(P.1403 - §5) »4
Ces dix-huit années mystérieuses dans l’histoire de Jésus ont
sans doute été l’occasion, pour l’érudit qu’il était déjà, de parfaire
son éducation religieuse et d’acquérir de l’expérience dans tous
les domaines en parcourant différents pays. Même s’il n’est pas
prouvé qu’il ait voyagé et se soit instruit des différentes cultures
et religions, une chose est probable : il a certainement vécu avec
- ou comme - les Esséniens. Des rapprochements peuvent être faits
entre les Evangiles et les textes esséniens concernant certains
thèmes (comme la lignée davidique du Messie, la résurrection des
morts) ou certaines expressions, comme celle de « pauvres en esprit
». Mais les esséniens, que nous connaissons mieux depuis la découverte
des Manuscrits de la mer Morte, se distinguaient de l’enseignement
de Jésus-Christ par la rigueur de leurs rituels, leur souci de
pureté, leur manière de vivre à l’écart de la société et leur pensée
assez proche, finalement, des lois mosaïques. Dans chacun de ces
pays, dans chacune de ces cultures, il a pu puiser de plus amples
connaissances sur la nature humaine, sur les techniques de méditation,
de pratiques spirituelles, notamment d’ascèse. Sinon, comment aurait-il
pu effectuer un jeûne de quarante jours dans le désert ? Sans préparation,
sans progression, il est dangereux de s’aventurer dans ce type
de jeûne prolongé.
Le Livre d’Urantia donne beaucoup de détails sur la vie d’adulte
de Jésus. Ainsi, on y apprend qu’il a du devenir très tôt responsable
de sa famille à la mort de Joseph. Mais à l’âge de 27 ans, « Jésus
prit discrètement congé des membres de sa famille, expliquant seulement
qu’il allait à Tibériade et, de là, visiter d’autres villes proches
de la mer de Galilée. C’est ainsi qu’il les quitta, et jamais plus
il ne fut un membre régulier de ce foyer. » (1419.4) 129:1.1
A partir de cet âge-là, « Jésus construisit des bateaux et continua
d’observer comment les hommes vivaient sur terre. » Puis il fit
le tour du monde méditerranéen:
(1423.5) 129:3.3 Ce fut une période mouvementée dans la vie de
Jésus. Durant le voyage, il prit de nombreux contacts avec ses
semblables humains, mais cette expérience fut une phase de sa vie
qu’il ne révéla jamais à aucun membre de sa famille, ni à aucun
des apôtres. Jésus vécut jusqu’à la fin de son incarnation et quitta
ce monde sans que personne (sauf Zébédée de Bethsaïde) ait jamais
su qu’il avait fait ce grand périple. »
On trouve dans ces récits toute la sagesse du jeune homme appelé
à devenir Dieu, notamment dans cette réponse à un jeune Philistin
qui était très troublé par un sentiment d’injustice provenant de
la présence du mal dans le monde à côté du bien, auquel il dit
:
“ Si Dieu est infiniment bon, comment peut-il permettre que nous
souffrions des douleurs du mal ? Après tout, qui crée le mal ?
”
À cette époque, beaucoup de gens croyaient encore que Dieu créait
à la fois le bien et le mal, mais Jésus n’enseigna jamais une telle
erreur. En répondant à cette question, Jésus dit : “ Mon frère,
Dieu est amour, il doit donc être bon, et sa bonté est si grande
et si réelle qu’elle ne peut contenir les choses mesquines et irréelles
du mal. Dieu est si positivement bon qu’il n’y a absolument pas
place en lui pour le mal négatif. Le mal est le choix immature
et le faux-pas irréfléchi de ceux qui résistent à la bonté, qui
rejettent la beauté et qui trahissent la vérité. Le mal est seulement
la mauvaise adaptation de l’immaturité ou l’influence désintégrante
et déformante de l’ignorance. Le mal est l’inévitable obscurité
qui suit de près le rejet malavisé de la lumière. Le mal est ce
qui est ténébreux et faux; quand il est sciemment adopté et volontairement
approuvé, il devient le péché. »
Et plus loin :
(1429.2) 130:1.6 “ En te dotant du pouvoir de choisir entre la
vérité et l’erreur, ton Père céleste a créé le potentiel négatif
opposé à la voie positive de lumière et de vie ; mais ces erreurs
du mal n’ont pas d’existence réelle tant qu’aucune créature intelligente
ne les appelle volontairement à l’existence par un mauvais choix
de son mode de vie. De tels maux sont élevés ensuite au rang de
péchés par le choix conscient et délibéré d’une telle créature
volontaire et rebelle. C’est pourquoi notre Père qui est aux cieux
permet au bien et au mal de suivre ensemble leur chemin jusqu’à
la fin de la vie, de même que la nature permet au blé et à l’ivraie
de pousser côte à côte jusqu’à la moisson. »
C’est donc un Jésus déjà bien évolué, expérimenté, un homme bien
aguerri dans le domaine affectif qui se tient, en ce jour solennel
du baptême dans le Jourdain, face à Jean Le Baptiste. Et celui
qui a partagé son enfance – et certainement son adolescence – le
reconnaît bien à cette heure cruciale.
Comme le souligne Pierre Lassalle dans son livre « Chercheur d’éternité
»:
« C’est à ce moment précis que Jésus sort de l’eau. Jean croise
son regard et il en reste pétrifié, comme frappé par la foudre.
Il voit dans ce regard toute la Lumière du monde. En un instant
, il sait. C’est Lui ! Par clairvoyance, il voit planer au-dessus
du Christ une blanche colombe étincelante de lumière, symbole du
Saint Esprit. Pour lui, il n’y a plus de doute, le Messie, le Verbe,
vient de s’incarner dans le corps de ce jeune homme qui irradie
de la lumière devant lui. »5
En ce jour mémorable pour l’humanité, Jésus l’homme
devient en quelques secondes un Dieu: le Christ vivant dans un
corps de chair.
La mission de Jésus-Christ peut alors commencer.
Ceux qui ont eu le privilège d’assister à la scène ont compris
qui Il était et ce qui allait changer dorénavant pour les êtres
humains. Le Messie tant attendu se tenait là, parmi eux, et l’espérance
de tout un peuple, plus exactement de toute une communauté d’âmes,
retrouvait enfin l’espérance et la foi. Dieu ne les avait pas oubliés,
Dieu leur envoyait son propre Fils, le Christ (l’oint) afin de
les sauver et de les guider.
La double nature de Jésus-Christ
Max Heindel, un ésotériste du XIXè siècle, a bien expliqué la
façon dont l'esprit du Christ est descendu dans le corps de chair
de l’initié Jésus au moment du baptême dans le Jourdain :
« En s'enfonçant dans la matière, l'humanité de la Période du Soleil
ne pouvait descendre plus bas que dans le monde du désir, aussi
son véhicule le plus bas est le corps du désir. Or, selon une loi
cosmique, nul être ne peut créer un véhicule qu'il n'a pas appris
à construire au cours de son évolution. C'est pourquoi il était
impossible à l'esprit du Christ de naître dans un corps physique.
Il ne pouvait pas former un tel véhicule, pas davantage, d'ailleurs,
qu'un corps vital fait d'éther, substance qu'il n'avait pas le
pouvoir de façonner, n'ayant pas appris à s'en servir au cours
de son évolution. Pour se procurer ces deux véhicules, il a eu
recours à Jésus , un être appartenant à notre évolution, né d'un
père et d'une mère, tous deux des initiés de très haut rang, capables
d'accomplir l'acte créateur comme un sacrifice, sans passion et
comme une immaculée conception. Au moment de son baptême par Jean
Le Baptiste, Jésus a cédé son corps dense et son corps vital à
l'esprit solaire, le Christ, lequel est alors entré dans le monde
matériel pour remplir l'office de médiateur, car il possédait dès
lors la chaîne complète des véhicules lui permettant de remplir
cette fonction entre Dieu et les hommes. Jésus-Christ est donc
un être absolument unique, et la Bible nous dit qu'il n'existe
nul autre nom par lequel nous devions être sauvés, car telle est
la seule croyance chrétienne impérative. »
Venons-en maintenant à la question cruciale :
Jésus va-t-il revenir parmi les hommes ?
Réfléchissons un peu et imaginons que Jésus – l’homme – revienne
sur Terre et se manifeste de la même manière que lors de sa première
venue, en commençant à prêcher ci et là pour se constituer un groupe
de disciples. On aurait tôt fait de le traiter de fou, d’illuminé
ou de gourou, n’est-ce pas ? Et il serait rapidement mis en prison,
d’où il pourrait certes écrire un livre et en faire un best seller,
mais...
Trêve de plaisanterie, si l’on réfléchit bien, pour quelles raisons
Jésus s’incarnerait parmi les hommes alors qu’il a été crucifié,
flagellé, insulté et humilié lors de son incarnation sur Terre
il y a plus de deux mille ans ?
S’il a consciemment accepté de vivre cette terrible mise à mort,
c’est dans le but de montrer aux êtres humains le chemin de la
Libération : vaincre la fatalité de la mort par la puissance de
l’Esprit et de l’Amour.
De toute évidence, si le Christ a choisi de revenir parmi nous
ce n’est pas sur le plan physique. Voilà qui ôte tout crédit à
la croyance en un retour en chair et en os du Seigneur, comme ce
Maitreya des hindous qui fait parfois parler de lui.
Maitreya a été cité par de nombreux courants religieux bouddhistes
ou syncrétistes, dont certains hors d’Asie. Il serait le prochain
Bouddha à venir lorsque le Dharma, l'enseignement du Bouddha, aura
disparu. En Occident, Benjamin Creme, influencé par les écrits
d’Helena Blavatsky et d’Alice Bailey, prétend que Maitreya est
le messie attendu par toutes les religions sous des noms différents,
et qu’il aurait déjà fait de nombreuses apparitions publiques et
privées. Ce conditionnel n’empêche pas Benjamin Creme de multiplier
publications de livres et conférences, qui attirent des milliers
de personnes croyant à une réapparition prochaine de leur « sauveur
». Mais jusqu’à présent, ce Maitreya ne s’est jamais fait connaître..
Pour les Hébreux, il n’y a qu’un Messie et l'eschatologie juive
considère que sa venue sera associée avec une série d'évènements
qui ne se sont pas encore tous produits : le retour des Juifs en
Terre d'Israël, la reconstruction du Temple et l’avènement d’une
ère de paix. Mais ils ne semblent pas pressés d’assister à sa venue.
En effet, un des principes les plus importants de la foi juive
est la croyance en un Dieu et seulement un Dieu, sans aucun intermédiaire.
Il n'est pas possible pour un Juif d'accepter Jésus comme une divinité,
un médiateur ou un sauveur (messie), ni même comme un prophète,
sans trahir le judaïsme.
Dans l’islam, Jésus est appelé Îsâ et il est considéré comme un
prophète majeur. Le Coran demande aux musulmans d'écouter et de
suivre l'enseignement du Christ:
"Dis: Nous croyons en Allah, à ce qu'on a fait descendre sur nous, à ce
qu'on a fait descendre sur Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus, et
à ce qui a été apporté à Moïse, à Jésus et aux prophètes, de la part de leur
Seigneur : nous ne faisons aucune différence entre eux; et c'est à Lui que
nous sommes soumis" (sourate 3:84).
Dans le Coran, Jésus apparaît donc comme un prophète, annonciateur
de Mahomet : son retour sur terre, en tant que musulman, est le
signe de la fin du monde et du Jugement dernier ; tandis que beaucoup
de hadiths le présentent comme le principal compagnon du Mahdi,
Sauveur de la fin des temps6.
Pour résumer :
Les bouddhistes attendent le cinquième Bouddha : Maitreya
Les musulmans attendent l’Imam Mahdi.
Les juifs attendent toujours leur Messie.
Les chrétiens attendent le retour du Maître Jésus.
Les petits chiffres rencontrés font référence à l'Annexe qui figure à la fin du chapitre, page suivante
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Troisième édition, revue et augmentée (2020)
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